Touchés par de graves intempéries ces derniers mois, les champs américains ne devraient permettre de récolter que 96,6 millions de tonnes de l’oléagineux, un niveau au plus bas depuis la campagne 2013/14, selon un rapport publié en Octobre 2019 par le ministère américain de l’agriculture. Contrairement au Brésil qui a le vent en poupe…
Le Brésil va consacrer une part plus grande que jamais de ses terres à la culture des céréales et oléagineux en 2020 et notamment de soja, avec un niveau record de 63,9 millions d’hectares (+ 1,1 %), selon le rapport publié très récemment.
Dans le premier rapport de la saison de la Conab (Companhia Nacional de Abastecimento), le pays devrait très probablement voir sa production de céréales et oléagineux atteindre un nouveau record en 2019/2020, avec 245,8 millions de tonnes, prévus. Ce qui créerait une hausse de 1,6 % par rapport à la saison 2018/2019, déjà record. En cette saison, la hausse de la production de céréales et oléagineux est tirée essentiellement par le soja, dont la récolte devrait atteindre 120,4 millions de tonnes (+ 4,7 %). Une telle production permettrait au pays de s’affirmer comme le poids lourd de cette culture, loin devant les États-Unis, habituel leader du marché.
Le bémol dans ce beau tableau est que tout ceci est impulsé par une forte déforestation. En juillet 2019, la déforestation au Brésil a progressé de 278 % par rapport au même mois de l’année précédente. Le Brésil estime avoir encore les capacités de renforcer sa prédominance mondiale : « notre pays est un des rares à pouvoir encore accroître ses terres cultivées, entre 70 et 80 millions d’hectares supplémentaires, ce qui lui permettrait de plus que doubler la surface de céréales et oléagineux », explique en fin du premier semestre 2019 Leonardo Sologuren, président du Comité stratégique soja. A noter aussi que l’essentiel du soja brésilien n’est pas Bio. En 2017, les variétés transgéniques de soja occupaient 96,5 % de la surface nationale.
Et l’Afrique de l’Ouest dans tout ça ?
Le principal producteur en Afrique occidentale aujourd’hui est le Nigéria (classé 30e) avec 528 000 tonnes soit 0,3% de la production mondiale l’année passée.
Le Togo n’en était qu’à 25.000 tonnes en 2015 (l’équivalent de la production du Brésil en 1949). Mais ne vous y méprenez pas : pour le nombre d’années pris pour arriver là, c’est extraordinaire…
Tout le contraire de Label d’or qui, depuis 2017, œuvre pour que la production du soja bio augmente significativement au détriment du soja cultivé en mode conventionnelle au Togo.