Le Togo s’investit dans l’Ananas
ResCom
8 janvier 2020
Dans la sous-région ouest-africaine, le Togo dispose d’avantages comparatifs pour la production biologique et pour la variété Cayenne Lisse, demandée sur des marchés de niche.
L’ananas est produit dans l’Ouest de la région Maritime et dans le Sud de la région des Plateaux : c’est en réalité une « ceinture de l’ananas » (ceinture ‘Ananifère’, comme nous nous plaisons à l’appeler à Label d’or, on devrait inventer ce mot !). En effet, la texture du sol dans ces milieux est à la fois sablonneuse et argileuse : ce qui est très favorable à la culture de l’ananas.
Le Togo se penche très sérieusement sur la culture et l’exportation de l’ananas local depuis quelques années et cela porte déjà des fruits, à voir les chiffres de 2018 publiés par le Rapport sur le commerce extérieur de l’UEMOA en 2018
QUELQUES STATISTIQUES DE L’ANANAS AU TOGO
Au Togo, les exportations d’ananas ont rapporté 1,5 milliards FCFA en 2018, ce qui représente une hausse de 50% par rapport à 2017, où elles culminaient à 1 milliard FCFA. L’information est portée par la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), dans son Rapport 2018 sur le commerce extérieur dans l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest africaine) publié en Juillet 2019.
Ce bond dans la valeur des exports est soutenu par une augmentation de la production en 2018 (+73,6%), pour s’établir à 3 300 tonnes, contre 1 900 tonnes un an plus tôt. Cette production se résume en fait à 65% d’ananas biologique et 35% d’ananas conventionnel. La filière emploie plus de 3 200 producteurs et génère plus de 6 milliards de FCFA de revenus par an dont 233 millions pour l’Etat. Elle contribue à l’amélioration de la balance commerciale nationale avec un excédent commercial de plus de 3,6 milliards de FCFA par an.
Le Projet d’Appui à l’Amélioration de la Compétitivité de la Filière Ananas au Togo PROCAT (anciennement appelé PrAACoFAT) a été lancé en janvier 2019. Il vise à renforcer la filière ananas en augmentant sa compétitivité tout en réduisant certains coûts liés la transformation et à la commercialisation. Pour un coût total de près de 4 milliards de F.CFA, cofinancé par l’Union européenne et l’Allemagne (avec respectivement à 4,7 millions et 1,25 millions d’euros), le PROCAT qui s’étend sur 4 ans se veut un propulseur pour non seulement augmenter la production d’ananas au Togo, mais aussi pour renforcer les chaînes de valeurs déjà existantes.
Les exploitations au Togo plantent généralement en faibles densités, de 35 000 à 40 000 pieds par hectare selon les observations réalisées sur le terrain. En culture associée, la densité de pieds d’ananas est de 16 000 pieds/ha. Il s’agit généralement des exploitations familiales de petite taille, dépassant rarement l’hectare. Par ailleurs, il y a des groupements et des coopératives qui s’adonnent à cette culture. Ils exploitent en moyenne quatre (4) hectares.
Cette production pour la plupart se fait selon les normes de l’Agriculture biologique, ce qui fait que presque les 2/3 de la production au Togo est considérée comme de l’ananas Bio. En effet, la majorité des exportateurs, à l’instar de Label d’or, recherchent des ananas biologiques. Ainsi, l’usage d’intrants chimiques est limité voire interdit. Dans ce cas, l’engrais vert est utilisé pour engraisser le sol.